Internet est un merveilleux outil qui favorise la recherche d’information, nous permet d’être connecté·es les un·es aux autres et offre un accès facilité à certains services. Pour les personnes LGBTQIA+, Internet représente parfois un endroit safer, un lieu d’échange et de soutien où on bâtit des communautés. Cet espace d’expression de soi tend à réduire largement l’isolement.
Mais le monde numérique peut être utilisé avec de mauvaises intentions et devenir un outil d’oppression et de violence contre les communautés marginalisées. A travers du harcèlement, des campagnes ciblées, des insultes voire du chantage, les particularités des personnes LGBTQIA+ sont régulièrement visées.
La notion de vie privée, très importante chez les personnes LGBTQIA+, est souvent fragilisée en ligne. La diffusion non consentie de données personnelles peut prendre des proportions graves pour les personnes qui se trouvent en dehors des normes. Une seule information, si elle est révélée en ligne, peut outer une personne LGBTQIA+ et impacter toutes les sphères de sa vie.
Aussi, le manque de bonne gestion des discours haineux a pour conséquence d’exposer ces communautés à du contenu haineux envers la communauté LGBTQIA+ dans les forums, sur les réseaux sociaux, … de façon quasi-permanente.
En 2020, la Commission Européenne a adopté une stratégie pour lutter contre les inégalités qui touchent les personnes LGBTQIA+. Un rapport sur l’état d’avancement de cette stratégie montre que les discours de haine et anti-LGBTQIA+ se répandent en Europe de façon croissante.
En parallèle, beaucoup de pays de l’Union Européenne adoptent des plans d’actions pour lutter contre les discriminations à l’égard de ces communautés. En Belgique, la loi antidiscrimination évolue pour mieux prendre en compte les réalités des personnes LGBTQIA+: en 2014, les concepts d’identité de genre et d’expression de genre y sont intégrés comme critères protégés pour inclure les personnes trans et les personnes au genre fluide. En 2023, la notion de "changement de sexe" est remplacée par la notion de "transition médicale et sociale" dans la loi, reconnaissant ainsi que le processus de transition est vécu différemment en fonction des personnes.
Faire d’Internet un espace plus serein et moins violent pour la communauté LGBTQIA+ est un enjeu majeur, car il est devenu un outil incontournable pour s’insérer dans la société. S’en exclure n’est pas une option.
Il est donc d’autant plus important de doter les victimes, leur entourage et les témoins de discriminations de moyens et d’informations qui leur permettent de comprendre la situation, de connaître les dispositions légales, de réduire le pouvoir de nuisance des autres utilisateur·rices, de réagir et de s’entourer au besoin.

La violence sur Internet ou cyberviolence englobe toutes les formes d’agressions auxquelles on peut être exposé par les technologies numériques. La cyberviolence concerne différentes formes de violence : harcèlement, violation de la vie privée, abus et exploitation sexuels, préjugés ou discours de haine à l’encontre de groupes sociaux, ...
Ce type de violence est spécifique par son caractère immatériel mais a des conséquences pourtant bien réelles.

La cyberviolence englobe un large éventail de pratiques nocives. Nous les avons regroupées en 3 sous-sections en fonction de leurs implications légales. Nous nous reposons ici sur les pratiques nocives définies et identifiées par la collective féministe et antiraciste Chayn Belgium, qui lutte activement contre les cyberviolences en ligne faites aux femmes et personnes LGBTQIA+.
L’apparition de l’intelligence artificielle, la rapide transformation des technologies et l’évolution constante des outils de communication ne nous permettent pas d’établir une liste complète des pratiques néfastes rencontrées sur Internet.

Le/la partenaire ou ex-partenaire dans le cadre de cyberviolences conjugales :
L’entourage (famille, ami·es, collègues, personnes rencontrées sur des applications) :
Des individus anonymes (cyberharceleur·euses isolé·es ou en bande) :
Des groupes organisés (bandes, milices numériques, groupes idéologiques)

Quand on pense à la violence sur Internet, ce sont généralement les réseaux sociaux qui nous viennent à l’esprit (Facebook, Instagram, TikTok, …) alors que la violence et le harcèlement peuvent se trouver dans beaucoup de contenus différents.
Les supports écrits (messages, commentaires, publications,...) et les images ou les vidéos (photo/vidéomontages, reels, stories, …) sont les supports les plus évidents, mais la violence en ligne se transmet via d’autres moyens comme le contenu audio (messages vocaux, appels en ligne, …) ou encore la création de faux-profils ou de pages, le piratage de compte, le vol d’identité, par exemple, pour attaquer la vie privée ou l’image de la victime.
Les violences et le harcèlement en ligne se transmettent via des canaux de communication auxquels on ne pense pas toujours. Voici quelques exemples :

Face à un acte LGBTQIA+phobe, il arrive de rester sidéré·e, figé·e (en anglais : “freeze”). Dans ces moments, le cerveau, incapable de traiter le danger, bloque temporairement les pensées et mouvements pour se protéger. Ne pas avoir agi sur le moment n’est donc pas une faiblesse : c’est une stratégie de survie.
Après avoir subi une violence ou une discrimination, il arrive aussi souvent de minimiser, taire ou rationaliser ce qui s’est passé. Ces mécanismes, souvent inconscients, aident à réduire l’angoisse et à garder une forme de contrôle. Dans un contexte où les violences LGBTQIA+ sont encore trop banalisées, ces réactions permettent de tenir bon.
On peut aussi ressentir de la honte, de la culpabilité, de la colère ou de la peur. Ces émotions sont légitimes et s’expliquent par les rapports de force systémiques : les personnes hétérosexuelles et cisgenres, en position dominante, imposent des normes qui donnent le sentiment que les identités ou expressions LGBTQIA+ seraient “en dehors” de ce qui est attendu. Internaliser ces jugements peut provoquer du dégoût de soi et nuire à la santé, tant sur le plan physique que mental.
Pour se protéger des violences et discriminations, on peut parfois choisir de cacher une partie de qui on est. Bien que ce comportement soit compréhensible, il présente un risque important de dépression, d’anxiété, de comportements à risque. Selon les recherches, les personnes LGBTQIA+ ont entre 2 et 8 fois plus de risques de tentative de suicide que les personnes hétéro-cisgenres.
Les violences LGBTQIA+phobes ont des conséquences profondes sur la santé mentale et physique des victimes. Toutes les réactions possibles des victimes sont humaines et compréhensibles face à l’injustice sociale dont elles sont victimes. Les victimes ne sont pas responsables : c’est la société qui doit agir, en interrogeant ces violences et en garantissant la sécurité, la dignité et les droits des personnes LGBTQIA+. La violence LGBTQIA+phobe est inacceptable et punissable par la loi.
Le code pénal sanctionne les différentes formes de cyberviolence avec des peines allant de 6 mois à 5 ans d’emprisonnement en fonction du type de violence.
Trois lois fédérales pénalisent les discours de haine, y compris les discours de haine en ligne :
Parmi les critères protégés par ces lois, on retrouve le sexe, la transition médicale ou sociale, l'identité de genre, l'expression de genre, les caractéristiques sexuées, l'orientation sexuelle.
Ces critères ne doivent pas forcément être réellement présents chez la victime : il suffit que l’auteur·rice suppose que la victime possède un ou plusieurs de ces critères.
Ces lois antidiscrimination condamnent également l'incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence. L'incitation à la discrimination ou à la haine consiste à adopter, en public, un des comportements suivants :
L'adhésion à un groupe ou une association qui prône, en public et de manière manifeste et répétée, la discrimination ou la ségrégation fondée sur un ou plusieurs des critères protégés est également punissable.
Sur Internet, les discours de haine sont considérés publics même s’ils ont été communiqués à quelques personnes uniquement, ou diffusés dans des groupes fermés sur les réseaux sociaux.
Le harcèlement est défini à l’article 442bis du code pénal : c’est tout comportement qui affecte une autre personne alors que l’auteur·rice savait ou aurait dû savoir que ce comportement affecte gravement la tranquillité de la victime.
L’article 442ter prévoit que les peines prévues en cas de harcèlement peuvent être doublées si l’intention de l’auteur·rice est la haine, le mépris ou l’hostilité envers une personne en raison de son sexe, de son identité de genre, de son expression de genre, de ses caractéristiques sexuelles, de son orientation sexuelle, ...
L’article 145 de la loi du 13 juin 2005 relative aux communications électroniques condamne l’utilisation abusive d’un moyen de communication électronique pour déranger des correspondant·es, produire des dommages ou commettre une fraude.
Le harcèlement est défini par :
Le harcèlement n’est pas forcément répétitif : une seule interaction suffit.
Dans le nouveau code pénal belge qui entrera en vigueur en 2026, il n’y a plus de distinction entre le harcèlement “dans la vraie vie” et le cyberharcèlement.
La calomnie et la diffamation sont sanctionnées aux articles 443 à 452 du code pénal.
Le délit de presse c’est exprimer par écrit une opinion punissable, par exemple diffamatoire, haineuse ou négationniste, dans une publication publique, que ce soit sur un support imprimé (journal, livre, tract…) ou en ligne (site web, réseau social, etc.).
Un nouveau code pénal entre en vigueur le 8 avril 2026.

L’outing en ligne c’est révéler l'orientation sexuelle de quelqu’un sans son consentement. Il s’agit d’une infraction dans le code pénal belge, en vertu du respect de la vie privée et de la lutte contre les discriminations.
L’article 34 de la loi du 30 juillet 2018 relative au traitement et à la protection des données dites “sensibles” et personnelles des individu·es protège les données relatives à la vie sexuelle ou à l’orientation sexuelle, les données concernant la santé, mais aussi les données concernant de l'origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques, l'appartenance syndicale, ...
L’identité de genre n’est pas clairement listée dans les données sensibles, mais d’autres lois ou règlements européens protègent cette donnée. En Belgique, la loi genre interdit toute discrimination sur base de l’identité de genre.
Aussi, le RGPD prévoit que chaque personne a le droit, à tout moment, d’accéder à ses données, de les faire corriger ou les faire supprimer, et de porter plainte en cas de non-respect de la règlementation en vigueur. Révéler publiquement des informations personnelles sans consentement est donc une violation de la vie privée, pouvant donner lieu à :
La cybersurveillance ou le cybercontrôle non consenti d’une personne est sanctionné par l’article 314bis du code pénal qui interdit l’écoute, l’enregistrement ou la prise de connaissance de communications privées sans le consentement de toustes les participant·es.

Le code pénal inclut plusieurs articles qui s’appliquent directement ou indirectement aux violences sexuelles en ligne, notamment :
Par exemple, une personne découvre que ses collègues ont formé un groupe privé sur les réseaux sociaux pour créer et diffuser des deepnudes d’autres collègues. C’est une atteinte à l’intégrité sexuelle des personnes, même si les vidéos sont truquées ou fausses.
Par exemple, un maître-nageur filme secrètement des personnes qui se changent dans les vestiaires, pour partager les images dans un groupe privé sur les réseaux sociaux.
Par exemple, un·e ex-partenaire partage des photos dénudées de son/sa ex-partenaire sur une conversation de groupe avec ses ami·es.
Par exemple, envoyer une photo de son pénis en érection (dick pic) à une personne sans son consentement dans une application de rencontre.
L’IEFH précise que, quand ces actes sont commis avec une intention de discriminer ou sur une personne vulnérable, il s’agit de circonstances aggravantes qui augmentent nettement les peines.
Si le fait de ne pas répondre t'impacte de façon plus négative que positive, alors sens-toi libre de répondre. Ce guide te donne des conseils sur comment gérer les commentaires en ligne.
Sur la plupart des réseaux sociaux comme Facebook, il est possible de masquer certains commentaires sur les publications. Les commentaires sont conservés, mais ils deviennent inaccessibles aux autres utilisateur·rices.
L’auteur·rice du message ou du commentaire n’est pas prévenu·e du masquage : iel est toujours capable de le voir.
Signale les messages ou autres contenus indésirables aux plateformes qui les hébergent. Plus le contenu violent est signalé, plus il a de chance d’être pris en compte. N’hésite donc pas à demander à un maximum de témoins de signaler le contenu avec toi.
Voici les liens rapides pour signaler le contenu sur :
D’autres procédures de signalement sur d’autres plateformes sont disponibles dans ce guide.
Pour signaler un commentaire sur Meta (Instagram et Facebook) : il faut cliquer en dessous du commentaire, sur la mention de l'ancienneté de celui-ci, pour obtenir un lien direct. Si tu envoies juste le lien vers la publication, il est parfois impossible de retrouver le commentaire en question, vu les nombreux commentaires qui auront pu être fait par la suite.
Attention : des extraits de conversation ne sont pas suffisants. Il vaut mieux conserver ce qui s’est dit avant et après, pour que le contexte dans lequel les propos haineux ont été exprimés soit clair. Il faut aussi que la date et l’heure apparaissent.
Tu n’es pas seul·e : face au harcèlement et à la violence, on a tendance à se replier sur soi-même, alors qu’il est essentiel d’être entouré·e et conseillé·e. Consulte “Obtenir du soutien” pour sortir de l’isolement.
Si tu es inondé·e de messages ou d’images haineux·ses, tu peux demander à un·e proche de filtrer tes comptes sur les réseaux sociaux. Iel pourra repérer les messages ou images à supprimer, et tu ne verras que les messages habituels.
Tu es mineur·e ?

Si tu es victime d’un comportement sexuel non-consenti en ligne, garde bien en tête que tu n’as rien fait de mal. Les responsables sont celles·eux qui publient le contenu et qui dépassent tes limites.
Evite de réagir sans réfléchir, fais une pause, et déconnecte-toi au besoin.
Attention : si tu diffuses des informations personnelles ou des images intimes de quelqu’un d’autre, tu enfreins à ton tour la vie privée de cette personne, et cela est punissable.
Si du contenu intime te représentant (qu'il soit réel ou créé par des outils numériques) a été diffusé sur Internet sans ton consentement :
Si quelqu’un·e menace de diffuser du contenu à caractère sexuel te concernant ou si tu penses que ce contenu pourrait être diffusé, tu peux télécharger l’image et/ou la vidéo sur la plateforme StopNCII (Stop Non-Consensual Intimate Image Abuse). En faisant cela, tu crées une empreinte numérique qui sera donnée à ce contenu. Cela permettra aux réseaux sociaux et autres plateformes de reconnaître et de bloquer les images identifiées grâce à ce code numérique, et la diffusion sera interrompue.
Tu es mineur·e ?
Consulte le site web de Child Focus qui propose des informations, des outils et un soutien ciblé pour les jeunes.

Si tu souhaites que l’auteur·rice de violence soit poursuivi·e en justice, il faut porter plainte à la police.
Il vaut mieux porter plainte le plus rapidement possible après les faits, car certaines preuves qui pourraient être réunies par la police peuvent rapidement disparaître (par exemple, des enregistrements de caméra de surveillance).
Si cela s'est passé il y a longtemps, il reste important de le signaler. Déposer une plainte peut ouvrir la voie à d'autres plaintes futures visant la même personne, ou être utile pour créer un dossier qui rassemble plusieurs plaintes.
Attention :
Tu peux être accompagné·e au moment du dépôt de plainte, par un·e proche, une personne de confiance ou un·e professionnel·le formé·e. Tu peux par exemple faire appel aux travailleur·euses des Maisons Arc-en-Ciel.
Il existe aussi des services d’assistance aux victimes qui peuvent t’accompagner :
Ces services, rattachés à la police, peuvent intervenir avant ou après le dépôt de plainte. Ils apportent un premier soutien rapide : une écoute et un espace de parole sécurisé, ainsi que des informations sur les démarches qui suivent et les services qui pourraient potentiellement t’aider.
Ils peuvent accompagner et soutenir les victimes au moment du dépôt de plainte si elles en font la demande.
Trouve les coordonnées du service le plus proche ici.
Ces services sont indépendants de la police et de la justice, gratuits et confidentiels. Ils proposent un suivi personnalisé aux victimes et à leurs proches : aide psychologique et/ou sociale, orientation et soutien dans les différentes démarches (police, institutions judiciaires, assurances, médecin, etc).
Tu peux y faire appel à tout moment, que tu aies déposé plainte ou non. Trouve les coordonnées du service le plus proche ici.
Tu peux te rendre au poste de police de ton choix directement ou prendre rendez-vous pour faire établir un procès-verbal. La police ne peut pas refuser d’acter ta plainte.
Si te déplacer n’est pas possible ou que tu préfères ne pas entrer en contact direct avec la police, une autre solution est de déclarer les actes LGBTQIA+phobes au guichet en ligne de la police.
Il y a deux conditions pour pouvoir faire une déclaration en ligne :
Fais ta déclaration en ligne ici.
La police te recontactera si elle a besoin de plus d’informations, puis rédigera un procès-verbal.
Une fois qu’un procès-verbal est rédigé, une procédure judiciaire débute dans la plupart des cas. Cette procédure est expliquée ici. Elle peut être longue et contenir de nombreuses étapes. Tu peux demander à recevoir du soutien pendant celle-ci.
Les services d’accueil des victimes (à ne pas confondre avec les services d’aide policière aux victimes et les services d’aide aux victimes) dépendent des Maisons de justice. Les victimes peuvent y faire appel à n’importe quel moment de la procédure judiciaire et sont prises en charge par un·e assistant·e de justice.
Ces services peuvent informer les victimes sur leurs droits et le déroulement d’une procédure judiciaire, servir d’intermédiaire entre le/la magistrat·e responsable de l’enquête et la victime, apporter un soutien émotionnel et un accompagnement dans les démarches, et orienter les victimes vers des services spécialisés si nécessaire.
Ces services peuvent t’accompagner du dépôt de plainte jusqu’à la fin de la procédure judiciaire. Trouve les coordonnées du service le plus proche.
Ce service permet aux victimes d’obtenir gratuitement des renseignements pratiques, des informations juridiques ou un premier avis juridique de la part d’avocat·es. Des permanences sont organisées dans les Bureaux d’Aide Juridiques de chaque barreau. Trouve les coordonnées du bureau d’aide juridique le plus proche en cliquant sur le barreau de ta région.
L’aide juridique de deuxième ligne (gratuite ou à moindre frais) est accessible aux personnes à faibles revenus.
Si, durant ton dépôt de plainte, tu estimes avoir été victime de discrimination de la part de la police, tu peux porter plainte :
L’inspection générale de la police est un organe de contrôle indépendant qui cherche à améliorer le fonctionnement des services de police. Elle reçoit les plaintes concernant les agent·es ou les services de la police fédérale ou de la police locale. Selon la nature de la plainte, elle l’examine elle-même ou la transmet à la direction du/de l’agent·e ou du service de police concerné. Dépose ta plainte ici.
Le Comité P examine toutes les plaintes qui montrent un problème dans l’organisation ou la structure policière, un problème individuel, une négligence ou une erreur grave de la part de la police. Les plaintes qui concernent les fautes ou problèmes individuels aux services de contrôle interne de la police concernée et vérifie qu’elles sont traitées correctement. Le comité P ne punit pas la police. Il rédige des rapports au Parlement pour informer sur son fonctionnement.
Dépose ta plainte ici. Tu recevras d’office une réponse écrite concernant ta plainte. Tu peux demander au Comité P de ne pas communiquer tes coordonnées, mais cela peut rendre l’enquête limitée voire impossible.
Tu peux aussi introduire un signalement aux organismes compétents en matière de discrimination.

Si tu ne souhaites pas déposer une plainte à la police, tu peux introduire un signalement aux organismes qui luttent contre la discrimination.
Un signalement ne remplace pas une procédure judiciaire. Si les faits sont graves, le dépôt de plainte à la police est conseillé.
Quand tu introduis un signalement, les organisations de lutte contre la discrimination peuvent t’offrir une écoute, du soutien et des conseils sur les démarches que tu peux entreprendre, de façon gratuite et confidentielle.
Dans certains cas, ils peuvent agir en tant que médiateur entre toi et la partie adverse, en négociant pour obtenir une reconnaissance de la faute, une indemnisation ou une autre forme de réparation. Parfois, si les faits de discrimination sont très graves et des preuves ont pu être collectées, une action en justice peut être menée.
Si une procédure judiciaire a été entamée, ces organismes peuvent également t’informer ou t’accompagner, et dans certains cas se porter partie civile dans un procès à tes côtés, pour appuyer le caractère discriminatoire de l’acte LGBTQIA+phobe.
Il est important de signaler les faits de LGBTQIA+phobie aux organismes compétents, même si cela te semble une “perte de temps” qui n’aboutira à rien. Ces signalements permettent aux organismes de rassembler des données importantes sur la situation belge en matière de discrimination. Cela leur permet de formuler des recommandations afin de renforcer les politiques antidiscrimination menées par les autorités publiques. En rendant les cas de violences LGBTQIA+phobes visibles, tu fais vraiment la différence.
Tu peux introduire un signalement à l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes (IEFH). L’IEFH est compétente pour toute discrimination, discours de haine ou délit de haine concernant le sexe, le genre, la transition de genre, l’identité ou l’expression de genre, ainsi que les caractéristiques sexuées. Plus d’informations sur les critères protégés par l’IEFH ici.
Complète le formulaire de signalement ici.
Si tu rencontres des difficultés pour compléter le formulaire, tu peux appeler le 0800 12 800 les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9h à 12h, et le mercredi de 13h à 16h.
Tu peux faire un signalement anonyme ou en ton nom, mais déposer un signalement en ton nom facilite le suivi de ton dossier. Si tu choisis de porter plainte en ton nom, ton identité ne sera pas révélée à la personne ou à l'organisation concernée sans ton accord.
Tu peux introduire un signalement à Unia. Unia est compétente pour toute discrimination, discours de haine ou délit de haine concernant l’orientation sexuelle ou romantique, mais aussi de nombreux autres critères protégés pour lesquels tu pourrais également être concerné·e.
Complète le formulaire de signalement ici.
Si tu rencontres des difficultés pour compléter le formulaire, tu peux appeler le 0800 12 800 du lundi au vendredi entre 9h30 et 13h.
Attention : pour que ton signalement soit pris en compte, les faits doivent dater de moins d’un an et ton signalement ne peut pas être anonyme.
Tu n’es pas sûr d’à qui t’adresser ? Vis à Vis est composé d’un groupe d’organisations qui tentent de protéger les communautés marginalisées des messages de haine et de discrimination en ligne. Iels collaborent avec les institutions publiques et donnent des conseils aux victimes pour agir contre la haine en ligne.
Complète le formulaire de signalement ici.
Le projet Let’s Report LGBTQIA+phobia permet à toute personne victime d’un acte LGBTQIA+phobe sur le territoire bruxellois de le signaler. L’objectif de ce projet est d’obtenir des données chiffrées sur les violences LGBTQIA+phobes à Bruxelles afin de les faire remonter aux autorités publiques compétentes.
Le signalement est anonyme, confidentiel et sécurisé, et peut être fait en parallèle d’un signalement auprès d’Unia ou de l’IEFH. Au besoin, tu seras orienté·e vers des services d’aide ou de soutien.
Ces signalements concernent tout acte LGBTQIA+phobe, que ce soit une agression verbale, physique ou du harcèlement, qui a eu lieu sur le territoire bruxellois.
Envoie un mail à fiche@rainbowhouse.be ou envoie un SMS, message Whatsapp ou laisse un message vocal au 0492 40 84 84. On te recontactera dans les trois jours pour convenir d’un rendez-vous.
En signalant les actes LGBTQI+phobes, tu contribues à mettre en lumière tous les actes rarement reportés aux autorités, et cela peut faire la différence.
Tu as été victime d’un acte LGBTQIA+phobe sur le territoire wallon ? Signale-le à Unia ou l’IEFH, ou contacte une Maison Arc-en-Ciel pour qu’elle t’accompagne dans tes démarches.
Faire face à des violences LGBTQIA+phobes est une épreuve très difficile. Les espaces communautaires sont une ressource importante : le soutien social qu’elles apportent peut jouer un rôle protecteur face aux effets négatifs de la discrimination. Ils permettent de rompre l’isolement, mais aussi de renforcer la capacité à reprendre du pouvoir sur sa vie et à se réapproprier son histoire.
Ces espaces permettent de partager des expériences communes, d’accéder à des informations fiables et de bénéficier d’un réseau de personnes solidaires, ce qui contribue à réduire l’impact des violences vécues.
En Belgique francophone, plusieurs structures peuvent offrir ce type de soutien :
Wallonie
Bruxelles
Wallonie et Bruxelles

Wallonie et Bruxelles
Mineur·es :
Bruxelles

Plusieurs réseaux associatifs LGBTQIA+ peuvent te recommander des professionnel·les de santé LGBTQIA+-friendly :
Wallonie et Bruxelles
Bruxelles

Quand on subit de la violence ou de la discrimination, le choc émotionnel peut provoquer un repli sur soi, par peur d’être jugé·e, pas cru·e, blâmé·e. La honte de soi ou d’avoir vécu de la violence, la peur d’en subir davantage, peuvent t’empêcher d’en parler et de chercher du soutien. Parfois, l’entourage a provoqué la violence ou a eu des propos LGBTQIA+phobes, et il est encore plus difficile de se confier. Dans ce contexte, on peut facilement se retrouver isolé·e et négliger ses relations sociales.
C’est normal de ressentir de la colère, de la peur, de la tristesse ou un profond sentiment d’injustice face aux violences vécues. Ces émotions ne sont pas des faiblesses, elles sont des signaux par rapport à ce que l’on vit ou a vécu. Apprendre à les identifier, à les nommer (par l’écriture, la parole, le sport, la relaxation…) est une première étape pour prendre soin de soi. Des professionnel·les de la santé peuvent t’accompagner dans cette démarche.
Parler des violences qu’on a vécues et donner l’opportunité à l’autre de reconnaître notre douleur, permet de guérir, de retrouver espoir et confiance, et de s’armer davantage dans le cas où cela se reproduirait. Mais si tu ne souhaites pas en parler, personne ne peut te forcer. Tu n’es pas obligé·e de tout dire, ni à tout le monde, ni tout de suite, ni tout court
Dans les cas de violences LGBTQIA+phobes, il vaut mieux s’adresser à des proches ou professionnel·les qui comprennent ces identités et peuvent offrir un soutien adapté. Tu peux choisir de parler à une personne de confiance, un·e ami·e, un·e proche qui t’a déjà écouté ou soutenu par le passé.
Bien souvent, on hésite à en parler à nos proches car on pense qu’on va les déranger ou les faire souffrir. Pourtant, il y a plusieurs avantages à en parler, comme :
Pour bien préparer la conversation, choisis un endroit calme où la discussion ne sera pas dérangée et où tu te sens en sécurité.
Si tu n’es pas sûr d’arriver à t’exprimer, tu peux commencer par écrire ce que tu souhaites dire afin de te préparer. Si, le moment venu, tu n’arrives pas à passer par la parole, tu peux donner ton texte à lire à la personne.
Pour que la discussion se passe au mieux pour toi, réfléchis à l’avance aux attentes que tu places sur cette conversation. Souhaites-tu simplement te confier ? Veux-tu demander des conseils, de l’aide ? Lors de la conversation, sois clair sur tes attentes vis à vis de la personne à qui tu parles.
Il est possible de commencer la conversation par des phrases comme : “J’ai besoin de te parler de quelque chose de difficile, c’est important pour moi et j’ai besoin que tu me croies.”
Si tu souhaites que la conversation reste confidentielle, dis-le clairement à la personne. Sois conscient·e que si ton histoire est très difficile, la personne à qui tu te confies aura peut-être besoin d’en parler à quelqu’un d’autre.
Prends le temps de dire ce que tu veux dire et utilise les mots qui collent à ton ressenti. Ce n’est pas grave si ce ne sont pas les mots exacts pour décrire au mieux la situation.
Certaines personnes peuvent être incapables de t’écouter. Par peur, par ignorance ou par rejet. Elles peuvent avoir de nombreuses raisons pour cela mais ça ne change pas le fait que tu as le droit d’être écouté·e et entendu·e. Même si c’est douloureux, cela ne remet pas en question ton droit de t’exprimer. Tu ne dois pas affronter ce genre de situations seul·e : d’autres personnes, d’autres espaces (associatifs, groupes de soutien, professionnel·les LGBTQIA+friendly) peuvent être plus soutenant·es.
Parler de ce qu’on a vécu est un droit, pas une obligation. C’est une étape vers la reconstruction, mais elle peut prendre du temps. Il n’y a pas de "bonne" manière ni de moment idéal. Tu peux être fier·ère de chaque étape de ton parcours, qu’importe le temps que ça t’a pris.
Les témoins de violences LGBTQIA+phobes jouent un rôle important dans la lutte contre les discriminations, mais iels n'interviennent souvent pas directement. Voici les raisons principales de cette non-intervention :

Que tu sois un·e proche, un·e ami·e, un·e collègue de la victime, en tant que témoin, il est important de lui montrer ton soutien : écoute la personne sans jugement, rappelle-lui que ce n’est pas sa faute et manifeste clairement ta désapprobation vis-à-vis du comportement de l’auteur·rice des faits.
Chaque action, même petite, peut faire la différence. Une réaction de témoin renforce les victimes, leur permet de se sentir moins isolées et leur donne de la légitimité dans leurs démarches futures.
Il y a différentes manières de soutenir une victime de cyberviolence :
Consulte ce guide des bonnes pratiques pour les allié·es ou témoins de comportement haineux ou abusif en ligne.
Avec le consentement de la victime, collecte des preuves : screenshots de photos, de vidéos, des profils des auteur·rices de violence, enregistrements vocaux, etc.
Sur cette page, tu trouveras des conseils sur comment documenter le harcèlement en ligne, quelles preuves collecter et comment les stocker.
Tu peux signaler ou masquer toi-même les commentaires et contenus haineux et discriminatoires sur les réseaux sociaux. Tu peux même faire cela de manière préventive, avant que les personnes concernées ne voient les messages, pour éviter l’impact négatif que cela peut avoir sur leur santé mentale.
Voici les liens rapides pour signaler le contenu sur :
Pour signaler un commentaire sur Meta (Instagram et Facebook) : il faut cliquer en dessous du commentaire, sur la mention de l'ancienneté de celui-ci, pour obtenir un lien direct. Si tu envoies juste le lien vers la publication, il est parfois impossible de retrouver le commentaire en question, vu les nombreux commentaires qui auront pu être fait par la suite.
Tu peux encourager la victime à faire un signalement à Unia ou l’IEFH, ou, si les faits sont graves, tu peux accompagner la victime à la police pour qu’elle dépose plainte.
En tant que témoin, tu peux aussi porter plainte à la police ou introduire un signalement à Unia ou l’IEFH en ton nom.
Les violences et discriminations LGBTQIA+phobes amènent souvent les victimes à se replier sur elles-mêmes. Tu peux prévenir cela en orientant la victime vers des services de soutien et des associations LGBTQIA+ dans sa région : Obtenir du soutien
Mineur·es :
Tu peux créer un cadre, un code de conduite dans lequel tu fixes des règles claires pour les usager·ères de ta page ou de ton groupe. Définis à l’avance :
Réfléchis à l’avance à ce que tu feras quand le cadre ne sera pas respecté. Les messages seront-ils supprimés ? Est-ce que les utilisateur·rices seront bloqué·es ?
Réévalue régulièrement le cadre que tu as posé pour voir si des adaptations sont nécessaires et prends en compte les retours des autres utilisateur·rices.
Tu peux aussi utiliser le dispositif pasici.be pour informer les utilisateur·rices sur les discours haineux et les règles de conduite sur les réseaux sociaux.
Le manque de connaissances est une des causes principales du manque de réaction quand on est témoin. Chercher à s’informer, à écouter activement et à comprendre les réalités LGBTQIA+ est essentiel pour accueillir le témoignage de la victime et lui permettre de croire en sa capacité de résilience.
Cette section réunit des ressources pouvant être utiles pour cela. Bien évidemment, si tu as dans ton entourage des personnes LGBTQIA+ et que tu as l’occasion de leur en parler, cela peut être tout aussi intéressant de s’informer sur leur vécu (tout en veillant à rester bienveillant·e).
Pour se former :
Pour s’informer :




