L’espace public commence dès qu’on sort de l’espace privé, qui est la plupart du temps attaché à la maison et la sphère familiale. L’espace privé est un espace politique, ce qui peut sembler évident pour les personnes LGBTQIA+, mais cela ne signifie pas que l’espace public est neutre.
L’espace public est traversé par des rapports de domination et est occupé de façon inégalitaire par différents groupes sociaux. Ces dernières années, les études féministes et de genre ont mis en évidence les violences subies par les minorités de genre et les personnes LGBTQIA+ dans les espaces publics, les problématiques récurrentes et les enjeux qui y sont liés.
L’espace public est dominé par les hommes hétérosexuels : il est pensé pour et par eux. La conséquence est une (auto-)invisibilisation des femmes et personnes LGBTQIA+. Ces groupes sont toujours « fuyants », ils marchent généralement dans l’espace public avec un but précis, une trajectoire définie à l’avance. Ils sont rarement immobiles ou posés en groupe.
Être visible en tant que personne queer dans l’espace public s’accompagne presque toujours de la crainte d’être dévisagé·e, questionné·e, voire agressé·e. Nos identités et expressions de genre, jugées non-conformes, ou nos démonstrations d’affection (comme se tenir la main dans la rue) sont souvent pointées du doigt et peuvent être la source d’une certaine hostilité.
Sur le plan pratique, l’espace public n’est souvent pas adapté aux réalités des personnes LGBTQIA+. Par exemple, le projet Queer Piss mené par les associations Garance, L’architecture qui dégenre et fat-friendly montre l’inaccessibilité des toilettes publiques pour les corps queer et considérés “hors-normes” (personnes grosses, personnes handicapées, …). Pour les personnes LGBTQIA+, se promener et se sentir en sécurité dans l’espace public est un parcours plein d'obstacles.
Mais il existe des initiatives pour combattre ce manque de représentation, comme l’Opération drapeaux organisée chaque année par la Fédération Prisme pour la Journée internationale de lutte contre les LGBTQIA+phobies (17 mai), les passages pour piétons peints aux couleurs de l’arc-en-ciel ou encore les labels LGBTQIA+friendly dans les établissements commerciaux (Ici Ami·e·x à Mons, My Friendly Place à Verviers, Queer Destinations à Bruxelles), …
Il est essentiel de se mobiliser pour un espace public plus inclusif où toutes les personnes ont les mêmes opportunités d’existence et de sécurité. Cela passe par la reconnaissance des comportements violents qui s’y produisent et la visibilisation des possibilités d’action et des recours légaux à leur encontre, particulièrement quand la sécurité des individu·es est menacée.

C’est l’ensemble des agressions physiques ou verbales, harcèlements et comportements discriminatoires qui ont lieu :
Ces violences sont majoritairement commises par des hommes (8 cas sur 10) selon un état des lieux des violences LGBTQIA+phobes en Région bruxelloise, ce qui montre le caractère patriarcal de ces violences. Elles sont également largement sous-déclarées (1 cas du 10 donne suite à une plainte). Parmi les causes de ce sous-rapportage, on trouve la banalisation des propos LGBTQIA+phobes, la méconnaissance de la loi ou encore le manque de confiance des victimes envers les institutions pour faire aboutir leur plainte.
L’impact de ces violences sur le sentiment de sécurité et la liberté de mouvement des personnes minorisées dans l'espace public les contraignent souvent à adopter des comportements d'évitement, d'autocensure ou d’invisibilisation pour se protéger.

La violence, c’est tout comportement qui amène une personne à ne pas se sentir en sécurité. Elle peut être physique, psychologique, morale, sexuelle, ... Menacer d'employer de la violence est déjà de la violence.
Il n’est pas nécessaire d’avoir des séquelles physiques et matérielles pour être victime de violence.
Quand on pense à la violence physique dans l’espace public, on pense souvent aux coups et blessures, au vol avec brutalité, aux agressions physiques ou bousculades, aux dommage matériels, ...
En réalité, ces formes de violences sont assez rares et peu souvent commises par des inconnu·es. Cependant, selon l’étude de 2024 de safe.brussels, elles constituent le deuxième type de violence le plus courant dans l’espace public, après les violences verbales.
Quand l’auteur·rice de violence agit par haine ou mépris envers une personne ou un groupe en raison d’une caractéristique spécifique protégée par la loi antidiscrimination, comme l’orientation sexuelle, l’identité de genre, la couleur de peau, le handicap, etc., iel risque une plus lourde peine car iel commet un délit de haine.
Il existe d’autres formes de violence physique, comme la soumission chimique ou “spiking”, qui est le fait droguer une personne à son insu.
Ce sont les comportements qui cherchent à exercer une domination sur la victime de violence. Cela peut passer par des insultes, des remarques déplacées, des menaces, suivre quelqu’un·e dans la rue, ...
Dans l’espace public, la violence psychologique ou verbale est souvent de nature sexiste. Ce sont tous les comportements qui méprisent et dévalorisent les femmes et personnes LGBTQIA+ et qui visent à les maintenir dans une position inférieure. Cette violence entretient et alimente les stéréotypes concernant les relations entre les genres.
La discrimination repose sur un traitement inégal en fonction de critères spécifiques prévus dans la loi antidiscrimination, comme le genre, l'âge, l'origine, la religion, la conviction politique, l'orientation sexuelle, l'état de santé, ...
Une personne discriminée est traitée moins favorablement que d’autres dans une situation comparable, sans raison valable. Une distinction constitue une discrimination si elle n’est pas justifiée. Par exemple, refuser l’entrée d’une personne dans un bar ou un club, refuser l’accès à une personne trans au vestiaire qui correspond à son identité de genre, …
Unia définit le discours de haine comme tous les propos agressifs ou insultants envers une personne ou un groupe, basés sur les critères spécifiques protégés par la loi antidiscrimination. Par exemple, des insultes qui ciblent spécifiquement l’orientation sexuelle ou l’expression de genre d’une personne constituent un discours de haine.
C’est un comportement perçu comme sexuel et imposé à la victime. Il peut être physique, verbal ou non-verbal. Il porte atteinte à la dignité d'une personne et crée une atmosphère intimidante, hostile, dégradante ou humiliante. Ces comportements relèvent du harcèlement sexuel même si la victime n’a pas exprimé clairement son refus.
Dans la rue, le harcèlement sexuel peut se manifester sous différentes formes : des regards insistants ou dérangeants, des remarques ou insinuations à connotation sexuelle, de l’exhibitionnisme, des propositions malaisantes, des attouchements physiques (par exemple, les « frotteurs » dans les transports en commun), ...

Lieux publics propices aux violences et discriminations
Lieux festifs propices aux violences et discriminations

Face à un acte LGBTQIA+phobe, il arrive de rester sidéré·e, figé·e (en anglais : “freeze”). Dans ces moments, le cerveau, incapable de traiter le danger, bloque temporairement les pensées et mouvements pour se protéger. Ne pas avoir agi sur le moment n’est donc pas une faiblesse : c’est une stratégie de survie.
Après avoir subi une violence ou une discrimination, il arrive aussi souvent de minimiser, taire ou rationaliser ce qui s’est passé. Ces mécanismes, souvent inconscients, aident à réduire l’angoisse et à garder une forme de contrôle. Dans un contexte où les violences LGBTQIA+ sont encore trop banalisées, ces réactions permettent de tenir bon.
On peut aussi ressentir de la honte, de la culpabilité, de la colère ou de la peur. Ces émotions sont légitimes et s’expliquent par les rapports de force systémiques : les personnes hétérosexuelles et cisgenres, en position dominante, imposent des normes qui donnent le sentiment que les identités ou expressions LGBTQIA+ seraient “en dehors” de ce qui est attendu. Internaliser ces jugements peut provoquer du dégoût de soi et nuire à la santé, tant sur le plan physique que mental.
Pour se protéger des violences et discriminations, on peut parfois choisir de cacher une partie de qui on est. Bien que ce comportement soit compréhensible, il présente un risque important de dépression, d’anxiété, de comportements à risque. Selon les recherches, les personnes LGBTQIA+ ont entre 2 et 8 fois plus de risques de tentative de suicide que les personnes hétéro-cisgenres.
Les violences LGBTQIA+phobes ont des conséquences profondes sur la santé mentale et physique des victimes. Toutes les réactions possibles des victimes sont humaines et compréhensibles face à l’injustice sociale dont elles sont victimes. Les victimes ne sont pas responsables : c’est la société qui doit agir, en interrogeant ces violences et en garantissant la sécurité, la dignité et les droits des personnes LGBTQIA+. La violence LGBTQIA+phobe est inacceptable et punissable par la loi.
De manière générale, le code pénal sanctionne les différentes formes de violence avec des peines variant entre 1 mois et 5 ans d’emprisonnement en fonction du type de violence et de 50 à 1 000 euros d’amende.
Les violences physiques sont détaillées dans le code pénal en fonction de la nature de l’acte : coups et blessures, dégâts matériels, spiking, ...
La loi du 21 mars 2022 a modifié le code pénal sexuel pour définir une série d’atteintes à l’intégrité sexuelle et adopter une définition plus claire du consentement. Selon cette loi (article 417/5) :
Il n’y a pas de consentement si la personne n’a pas la capacité de la donner parce que :
L’atteinte à l’intégrité sexuelle (article 417/7) c’est exécuter ou faire exécuter un acte à caractère sexuel sur ou par une personne qui n’y consent pas. Cela comprend aussi le fait de montrer des actes à caractère sexuel à une personne qui n’y consent pas.

Le harcèlement est défini à l’article 442bis du Code pénal : c’est tout comportement qui affecte une autre personne alors que l’auteur·rice savait ou aurait dû savoir que ce comportement affecte gravement la tranquillité de la victime.
L’article 442ter prévoit que les peines prévues en cas de harcèlement peuvent être doublées si l’intention de l’auteur·rice est la haine, le mépris ou l’hostilité envers une personne en raison de son sexe, de son identité de genre, de son expression de genre, de ses caractéristiques sexuelles, de son orientation sexuelle, ...

La calomnie et la diffamation sont sanctionnées aux articles 443 à 452 du code pénal.

Un ensemble de trois lois fédérales interdit et encadre la discrimination en Belgique :
Parmi les critères protégés par ces lois, on retrouve le sexe, la transition médicale ou sociale, l'identité de genre, l'expression de genre, les caractéristiques sexuées, l'orientation sexuelle.
Ces critères ne doivent pas forcément être réellement présents chez la victime : il suffit que l’auteur·rice suppose que la victime possède un ou plusieurs de ces critères.
Ces lois antidiscrimination condamnent également l'incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence. Grâce à ces lois, il est possible de punir plus sévèrement les violences motivées par la haine, comme dans le cas des discours et délits de haine.
L'incitation à la discrimination ou à la haine consiste à adopter, en public, un des comportements suivants :
L'adhésion à un groupe ou une association qui prône, en public et de manière manifeste et répétée, la discrimination ou la ségrégation fondée sur un ou plusieurs des critères protégés est également punissable.
Un nouveau code pénal entre en vigueur le 8 avril 2026.
En tout premier lieu, évalue la situation.
Si tu te trouves dans une situation de danger immédiat :
SNCB
Appelle Securail (numéro d’urgence gratuit disponible 24h/24) : 0800 30 230. Enregistre ce numéro dans les contacts de ton téléphone pour l’avoir toujours sous la main.
Tu peux également aller trouver directement les agent·es de Securail, reconnaissables à leurs uniformes rouges ou noirs, dans les gares et à bord des trains.
TEC
Préviens le/la conducteur·rice et signale un problème au call-center local :
STIB
En cas de danger sur le réseau STIB, contacte les numéros généraux de secours (101 et 112) en priorité.
Métro : tous les quais de métro sont équipés de plusieurs bornes SOS. Elles permettent de contacter le dispatching, qui peut réagir en temps réel. Il y a un contact direct entre elleux et la police.
Le service de sécurité de la STIB patrouille tout le réseau : tu peux les contacter à travers les bornes SOS ou à travers les conducteur·rices de tram et de bus.
Les stations de métro, les métros, trams et bus disposent de caméras, qui peuvent être accessibles à la police en cas de plainte.

Subir des violences n’est pas banal. Se rappeler la violence ou la discrimination qu’on a vécu est difficile et les émotions qui te traversent sont légitimes, mais c’est nécessaire si tu souhaites agir contre l’auteur·rice de violence.
Rassemble un maximum d’informations concernant ce qu’il s’est passé. Plus les informations sont exactes mieux c’est. Le plus rapidement possible après les faits, prends note des informations suivantes :
Les violences motivées par la haine reçoivent des sanctions plus lourdes. Cela peut être très difficile de répéter les mots utilisés pour te blesser, mais cela peut renforcer ton dossier.
Tente également de rassembler des preuves des conséquences psychologiques, sociales, professionnelles ou médicales des faits. Rassemble toutes les preuves qui peuvent confirmer tes informations :

Rends-toi aux urgences ou consulte un médecin le plus rapidement possible. Pour trouver un médecin safe, consulte “Obtenir du soutien”.
Les professionnel·les de santé pourront te soigner mais également faire un constat de ton état physique et te délivrer un certificat médical, qui sera utile pour ton signalement futur.
Si tu n’as pas de blessure visible mais que tu as reçu un choc à la tête, il y a un risque de commotion cérébrale : consulte un médecin.
Si la violence a eu lieu il y a moins d’une semaine
Rends-toi dans un Centre de Prévention des Violences Sexuelles (CPVS) sans rendez-vous, ou contacte le centre par téléphone ou email. Les CPVS sont ouverts 7j/7 et 24h/24.
Tu y recevras une écoute attentive et des informations, ainsi que des soins médicaux, médico-légaux ou psychologiques si tu le souhaites. Ils sont confidentiels et gratuits.
Si tu souhaites porter plainte, tu pourras le faire directement au CPVS avec un·e agent·e de police formé·e.
Le mieux est de se rendre au CPVS le plus rapidement possible et d’y apporter un maximum d’objets portant des traces de l’auteur·rice de violence. Par exemple, les vêtements que tu portais, les draps, ... Il est également recommandé de ne pas uriner et de ne pas se laver si possible. Si tu penses avoir été drogué·e, conserve ton urine dans un contenant étanche et garde-le au frigo.
Dans certaines villes, un service de taxis gratuits peut t’emmener directement au CPVS :
Si tu es mineur·e, tu peux te rendre au poste de police le plus proche, la police organisera un transport vers un CPVS.
Si la violence a eu lieu il y a plus d’une semaine
Appelle ou envoie un email au Centre de Prévention des Violences Sexuelles (CPVS) le plus proche pour fixer un rendez-vous.
Tu y recevras une écoute attentive et des informations. Des possibilités de soins médicaux et psychologiques et d’enquête médico-légale te seront proposées selon tes besoins.
Si tu souhaites porter plainte, le CPVS pourra t’aider à fixer un rendez-vous avec la police.

Si tu souhaites que l’auteur·rice de violence soit poursuivi·e en justice, il faut porter plainte à la police.
Il vaut mieux porter plainte le plus rapidement possible après les faits, car certaines preuves qui pourraient être réunies par la police peuvent rapidement disparaître (par exemple, des enregistrements de caméra de surveillance).
Si cela s'est passé il y a longtemps, il reste important de le signaler. Déposer une plainte peut ouvrir la voie à d'autres plaintes futures visant la même personne, ou être utile pour créer un dossier qui rassemble plusieurs plaintes.
Attention :
Tu peux être accompagné·e au moment du dépôt de plainte, par un·e proche, une personne de confiance ou un·e professionnel·le formé·e. Tu peux par exemple faire appel aux travailleur·euses des Maisons Arc-en-Ciel.
Il existe aussi des services d’assistance aux victimes qui peuvent t’accompagner :
Ces services, rattachés à la police, peuvent intervenir avant ou après le dépôt de plainte. Ils apportent un premier soutien rapide : une écoute et un espace de parole sécurisé, ainsi que des informations sur les démarches qui suivent et les services qui pourraient potentiellement t’aider.
Ils peuvent accompagner et soutenir les victimes au moment du dépôt de plainte si elles en font la demande.
Trouve les coordonnées du service le plus proche ici.
Ces services sont indépendants de la police et de la justice, gratuits et confidentiels. Ils proposent un suivi personnalisé aux victimes et à leurs proches : aide psychologique et/ou sociale, orientation et soutien dans les différentes démarches (police, institutions judiciaires, assurances, médecin, etc).
Tu peux y faire appel à tout moment, que tu aies déposé plainte ou non. Trouve les coordonnées du service le plus proche ici.
Tu peux te rendre au poste de police de ton choix directement ou prendre rendez-vous pour faire établir un procès-verbal. La police ne peut pas refuser d’acter ta plainte.
Si te déplacer n’est pas possible ou que tu préfères ne pas entrer en contact direct avec la police, une autre solution est de déclarer les actes LGBTQIA+phobes au guichet en ligne de la police.
Il y a deux conditions pour pouvoir faire une déclaration en ligne :
Fais ta déclaration en ligne ici.
La police te recontactera si elle a besoin de plus d’informations, puis rédigera un procès-verbal.
Une fois qu’un procès-verbal est rédigé, une procédure judiciaire débute dans la plupart des cas. Cette procédure est expliquée ici. Elle peut être longue et contenir de nombreuses étapes. Tu peux demander à recevoir du soutien pendant celle-ci.
Les services d’accueil des victimes (à ne pas confondre avec les services d’aide policière aux victimes et les services d’aide aux victimes) dépendent des Maisons de justice. Les victimes peuvent y faire appel à n’importe quel moment de la procédure judiciaire et sont prises en charge par un·e assistant·e de justice.
Ces services peuvent informer les victimes sur leurs droits et le déroulement d’une procédure judiciaire, servir d’intermédiaire entre le/la magistrat·e responsable de l’enquête et la victime, apporter un soutien émotionnel et un accompagnement dans les démarches, et orienter les victimes vers des services spécialisés si nécessaire.
Ces services peuvent t’accompagner du dépôt de plainte jusqu’à la fin de la procédure judiciaire. Trouve les coordonnées du service le plus proche.
Ce service permet aux victimes d’obtenir gratuitement des renseignements pratiques, des informations juridiques ou un premier avis juridique de la part d’avocat·es. Des permanences sont organisées dans les Bureaux d’Aide Juridiques de chaque barreau. Trouve les coordonnées du bureau d’aide juridique le plus proche en cliquant sur le barreau de ta région.
L’aide juridique de deuxième ligne (gratuite ou à moindre frais) est accessible aux personnes à faibles revenus.
Si, durant ton dépôt de plainte, tu estimes avoir été victime de discrimination de la part de la police, tu peux porter plainte :
L’inspection générale de la police est un organe de contrôle indépendant qui cherche à améliorer le fonctionnement des services de police. Elle reçoit les plaintes concernant les agent·es ou les services de la police fédérale ou de la police locale. Selon la nature de la plainte, elle l’examine elle-même ou la transmet à la direction du/de l’agent·e ou du service de police concerné. Dépose ta plainte ici.
Le Comité P examine toutes les plaintes qui montrent un problème dans l’organisation ou la structure policière, un problème individuel, une négligence ou une erreur grave de la part de la police. Les plaintes qui concernent les fautes ou problèmes individuels aux services de contrôle interne de la police concernée et vérifie qu’elles sont traitées correctement. Le comité P ne punit pas la police. Il rédige des rapports au Parlement pour informer sur son fonctionnement.
Dépose ta plainte ici. Tu recevras d’office une réponse écrite concernant ta plainte. Tu peux demander au Comité P de ne pas communiquer tes coordonnées, mais cela peut rendre l’enquête limitée voire impossible.
Tu peux aussi introduire un signalement aux organismes compétents en matière de discrimination.

Si tu ne souhaites pas déposer une plainte à la police, tu peux introduire un signalement aux organismes qui luttent contre la discrimination.
Un signalement ne remplace pas une procédure judiciaire. Si les faits sont graves, le dépôt de plainte à la police est conseillé.
Quand tu introduis un signalement, les organisations de lutte contre la discrimination peuvent t’offrir une écoute, du soutien et des conseils sur les démarches que tu peux entreprendre, de façon gratuite et confidentielle.
Dans certains cas, ils peuvent agir en tant que médiateur entre toi et la partie adverse, en négociant pour obtenir une reconnaissance de la faute, une indemnisation ou une autre forme de réparation. Parfois, si les faits de discrimination sont très graves et des preuves ont pu être collectées, une action en justice peut être menée.
Si une procédure judiciaire a été entamée, ces organismes peuvent également t’informer ou t’accompagner, et dans certains cas se porter partie civile dans un procès à tes côtés, pour appuyer le caractère discriminatoire de l’acte LGBTQIA+phobe.
Il est important de signaler les faits de LGBTQIA+phobie aux organismes compétents, même si cela te semble une “perte de temps” qui n’aboutira à rien. Ces signalements permettent aux organismes de rassembler des données importantes sur la situation belge en matière de discrimination. Cela leur permet de formuler des recommandations afin de renforcer les politiques antidiscrimination menées par les autorités publiques. En rendant les cas de violences LGBTQIA+phobes visibles, tu fais vraiment la différence.
Tu peux introduire un signalement à l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes (IEFH). L’IEFH est compétente pour toute discrimination, discours de haine ou délit de haine concernant le sexe, le genre, la transition de genre, l’identité ou l’expression de genre, ainsi que les caractéristiques sexuées. Plus d’informations sur les critères protégés par l’IEFH ici.
Complète le formulaire de signalement ici.
Si tu rencontres des difficultés pour compléter le formulaire, tu peux appeler le 0800 12 800 les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9h à 12h, et le mercredi de 13h à 16h.
Tu peux faire un signalement anonyme ou en ton nom, mais déposer un signalement en ton nom facilite le suivi de ton dossier. Si tu choisis de porter plainte en ton nom, ton identité ne sera pas révélée à la personne ou à l'organisation concernée sans ton accord.
Tu peux introduire un signalement à Unia. Unia est compétente pour toute discrimination, discours de haine ou délit de haine concernant l’orientation sexuelle ou romantique, mais aussi de nombreux autres critères protégés pour lesquels tu pourrais également être concerné·e.
Complète le formulaire de signalement ici.
Si tu rencontres des difficultés pour compléter le formulaire, tu peux appeler le 0800 12 800 du lundi au vendredi entre 9h30 et 13h.
Attention : pour que ton signalement soit pris en compte, les faits doivent dater de moins d’un an, et ton signalement ne peut pas être anonyme.
Le projet Let’s Report LGBTQIA+phobia permet à toute personne victime d’un acte LGBTQIA+phobe sur le territoire bruxellois de le signaler. L’objectif de ce projet est d’obtenir des données chiffrées sur les violences LGBTQIA+phobes à Bruxelles afin de les faire remonter aux autorités publiques compétentes.
Le signalement est anonyme, confidentiel et sécurisé, et peut être fait en parallèle d’un signalement auprès d’Unia ou de l’IEFH. Au besoin, tu seras orienté·e vers des services d’aide ou de soutien.
Ces signalements concernent tout acte LGBTQIA+phobe, que ce soit une agression verbale, physique ou du harcèlement, qui a eu lieu sur le territoire bruxellois.
Envoie un mail à fiche@rainbowhouse.be ou envoie un SMS, message Whatsapp ou laisse un message vocal au 0492 40 84 84. On te recontactera dans les trois jours pour convenir d’un rendez-vous.
En signalant les actes LGBTQI+phobes, tu contribues à mettre en lumière tous les actes rarement reportés aux autorités, et cela peut faire la différence.
Tu as été victime d’un acte LGBTQIA+phobe sur le territoire wallon ? Signale-le à Unia ou l’IEFH, ou contacte une Maison Arc-en-Ciel pour qu’elle t’accompagne dans tes démarches.
Faire face à des violences LGBTQIA+phobes est une épreuve très difficile. Les espaces communautaires sont une ressource importante : le soutien social qu’elles apportent peut jouer un rôle protecteur face aux effets négatifs de la discrimination. Ils permettent de rompre l’isolement, mais aussi de renforcer la capacité à reprendre du pouvoir sur sa vie et à se réapproprier son histoire.
Ces espaces permettent de partager des expériences communes, d’accéder à des informations fiables et de bénéficier d’un réseau de personnes solidaires, ce qui contribue à réduire l’impact des violences vécues.
En Belgique francophone, plusieurs structures peuvent offrir ce type de soutien :
Wallonie
Bruxelles
Wallonie et Bruxelles

Wallonie et Bruxelles
Mineur·es :
Bruxelles

Plusieurs réseaux associatifs LGBTQIA+ peuvent te recommander des professionnel·les de santé LGBTQIA+-friendly :
Wallonie et Bruxelles
Bruxelles

Quand on subit de la violence ou de la discrimination, le choc émotionnel peut provoquer un repli sur soi, par peur d’être jugé·e, pas cru·e, blâmé·e, ... La honte de soi ou d’avoir vécu de la violence, la peur d’en subir davantage, peuvent t’empêcher d’en parler et de chercher du soutien. Parfois, l’entourage a provoqué la violence ou a eu des propos LGBTQIA+phobes, et il est encore plus difficile de se confier. Dans ce contexte, on peut facilement se retrouver isolé·e et négliger ses relations sociales.
C’est normal de ressentir de la colère, de la peur, de la tristesse ou un profond sentiment d’injustice face aux violences vécues. Ces émotions ne sont pas des faiblesses, elles sont des signaux par rapport à ce que l’on vit ou a vécu. Apprendre à les identifier, à les nommer (par l’écriture, la parole, le sport, la relaxation…) est une première étape pour prendre soin de soi. Des professionnel·les de la santé peuvent t’accompagner dans cette démarche.
Parler des violences qu’on a vécues et donner l’opportunité à l’autre de reconnaître notre douleur, permet de guérir, de retrouver espoir et confiance, et de s’armer davantage dans le cas où cela se reproduirait. Mais si tu ne souhaites pas en parler, personne ne peut te forcer. Tu n’es pas obligé·e de tout dire, ni à tout le monde, ni tout de suite, ni tout court
Dans les cas de violences LGBTQIA+phobes, il vaut mieux s’adresser à des proches ou professionnel·les qui comprennent ces identités et peuvent offrir un soutien adapté. Tu peux choisir de parler à une personne de confiance, un·e ami·e, un·e proche qui t’a déjà écouté ou soutenu par le passé.
Bien souvent, on hésite à en parler à nos proches car on pense qu’on va les déranger ou les faire souffrir. Pourtant, il y a plusieurs avantages à en parler, comme :
Pour bien préparer la conversation, choisis un endroit calme où la discussion ne sera pas dérangée et où tu te sens en sécurité.
Si tu n’es pas sûr d’arriver à t’exprimer, tu peux commencer par écrire ce que tu souhaites dire afin de te préparer. Si, le moment venu, tu n’arrives pas à passer par la parole, tu peux donner ton texte à lire à la personne.
Pour que la discussion se passe au mieux pour toi, réfléchis à l’avance aux attentes que tu places sur cette conversation. Souhaites-tu simplement te confier ? Veux-tu demander des conseils, de l’aide ? Lors de la conversation, sois clair sur tes attentes vis à vis de la personne à qui tu parles.
Il est possible de commencer la conversation par des phrases comme : “J’ai besoin de te parler de quelque chose de difficile, c’est important pour moi et j’ai besoin que tu me croies.”
Si tu souhaites que la conversation reste confidentielle, dis-le clairement à la personne. Sois conscient·e que si ton histoire est très difficile, la personne à qui tu te confies aura peut-être besoin d’en parler à quelqu’un d’autre.
Prends le temps de dire ce que tu veux dire et utilise les mots qui collent à ton ressenti. Ce n’est pas grave si ce ne sont pas les mots exacts pour décrire au mieux la situation.
Certaines personnes peuvent être incapables de t’écouter. Par peur, par ignorance ou par rejet. Elles peuvent avoir de nombreuses raisons pour cela mais ça ne change pas le fait que tu as le droit d’être écouté·e et entendu·e. Même si c’est douloureux, cela ne remet pas en question ton droit de t’exprimer. Tu ne dois pas affronter ce genre de situations seul·e : d’autres personnes, d’autres espaces (associatifs, groupes de soutien, professionnel·les LGBTQIA+friendly) peuvent être plus soutenant·es.
Parler de ce qu’on a vécu est un droit, pas une obligation. C’est une étape vers la reconstruction, mais elle peut prendre du temps. Il n’y a pas de "bonne" manière ni de moment idéal. Tu peux être fier·ère de chaque étape de ton parcours, qu’importe le temps que ça t’a pris.
Les témoins de violences LGBTQIA+phobes jouent un rôle important dans la lutte contre les discriminations, mais iels n'interviennent souvent pas directement. Voici les raisons principales de cette non-intervention :

Il est important de montrer son soutien à la victime en montrant que le comportement de l’auteur·rice des faits n’est pas toléré. Réagir dès le début peut stopper la violence et d’éviter son escalade. De plus, réagir à une situation problématique en tant que témoin renforce les victimes : cela leur permet de se sentir moins isolées et leur donne de la légitimité dans leurs démarches futures.
Si tu t’en sens capable, tu peux agir directement : questionner et ne pas banaliser les discours de haine et le harcèlement est très important. En signalant publiquement à la personne que tu désapprouves son comportement, tu repousses les limites de ce qui est considéré comme acceptable.
S’il y a un risque de danger immédiat, la priorité est d’assurer la sécurité de la victime (et la tienne, en tant que témoin), si nécessaire en se mettant à l’écart de l’auteur·rice.
Voici les numéros d’appel d’urgence :
S’il n’y a pas de violence physique, la technique des 5D t’aide à réagir au harcèlement dans l’espace public :
Encourage la victime à signaler l’acte LGBTQIA+phobe :
En tant que témoin, tu peux aussi porter plainte à la police ou introduire un signalement à Unia ou l’IEFH en ton nom. Tu peux aussi faire appel à des Services d’Aide aux Victimes.
Les violences et discriminations LGBTQIA+phobes amènent souvent les victimes à se replier sur elles-mêmes. Tu peux prévenir cela en orientant la victime vers des services de soutien et des associations LGBTQIA+ dans sa région : Obtenir du soutien
Le manque de connaissances est une des causes principales du manque de réaction quand on est témoin. Chercher à s’informer, à écouter activement et à comprendre les réalités LGBTQIA+ est essentiel pour accueillir le témoignage de la victime et lui permettre de croire en sa capacité de résilience.
Cette section réunit des ressources pouvant être utiles pour cela. Bien évidemment, si tu as dans ton entourage des personnes LGBTQIA+ et que tu as l’occasion de leur en parler, cela peut être tout aussi intéressant de s’informer sur leur vécu (tout en veillant à rester bienveillant·e).
Pour se former :
Pour s’informer :




